Implant cochléaire

L’implant cochléaire est destiné aux personnes présentant une surdité totale ou profonde, pour lesquelles un appareillage classique ne convient pas. Il nécessite une intervention chirurgicale au niveau de l’oreille interne.

La majorité des surdités profondes correspond à des défaillances des cellules cillées de l’oreille interne dont le rôle principal est de transformer les vibrations sonores en signaux électriques qui seront transmis ensuite au nerf auditif.

L’implant cochléaire remplace la fonction de ces cellules et stimule électriquement les fibres du nerf auditif.

Les bruits (paroles, sons, musique etc…) sont captés par le micro, puis codés avant d’être répartis dans les électrodes. Chaque électrode (au nombre maximal de 24) est réglée avec des simulateurs en cabinet d’orthophoniste sur des fréquences bien définies. Ainsi chaque patient a son propre réglage, qui est affiné au fil du temps jusqu’à ce qu’il se sente à l’aise dans le maximum de situations. Son cerveau va s’adapter à ces nouveaux sons jusqu’à reconnaître toutes les distinctions.

Il faut toutefois signaler quelques difficultés. Parmi celles-ci, on relève fréquemment la plainte au sujet de la qualité du son rendu qui n’est pas celui perçu par une audition normale, une grande sensibilité aux bruits et la déception à l’écoute de la musique.

L’indication d’implant cochléaire peut concerner des adultes, des adolescents ou de très jeunes enfants sourds. L’objectif est de permettre de surmonter le handicap par une insertion ou réinsertion du patient dans un circuit de vie normale, ce que permet cette technique dans la majeure partie des cas.

Mais tous les sourds ne relèvent pas de l’indication d’implantation cochléaire…
Cette dernière n’est justifiée qu’au regard :

• de l’absence d’efficacité des aides auditives conventionnelles ;
• des résultats positifs aux nombreux examens audiologiques, radiologiques et psychologiques ;
• de la motivation des patients.

Ces données permettront à l’équipe d’implantation de proposer l’implant aux patients, avec le maximum de chances de réussite, ou de le refuser.
Le choix de se faire implanter est une décision personnelle qui doit être mûrement réfléchie. Il faut savoir prendre son temps pour décider, en toute connaissance de cause, de franchir le pas. Une mauvaise information, une mauvaise préparation psychologique ou un manque de motivation réelle, peuvent être causes d’éventuels échecs et d’insatisfaction, pouvant aller jusqu’au rejet.

En conclusion, il faut savoir que le succès de l’implantation dépendra, en amont, de la qualité de l’oreille interne et du nerf auditif et, en aval, de la rééducation avec l’orthophoniste et du travail personnel. Travail que chaque implanté devra effectuer seul mais aussi avec son entourage proche, plus ou moins longtemps, sans se décourager (car il y a des hauts, des bas et même des paliers).

Actuellement, il est possible d’implanter les 2 côtés. Cette implantation bilatérale permet surtout une meilleure localisation de la source sonore.

Extrait de la plaquette « Implantation cochléaire » remise par le service ORL de l’Hôpital Rothschild à ses futurs implantés.

Un implant cochléaire est en fait une prothèse auditive composée de plusieurs parties : une partie est placée chirurgicalement sous la peau et dans l’oreille interne, l’autre partie, amovible, se porte à l’extérieur et fonctionne avec des piles ou des batteries.
De l’extérieur vers l’intérieur, un implant se compose de plusieurs éléments :

• un microphone de haute qualité, le plus souvent inclus dans un contour d’oreille, qui reçoit les sons et les envoie au processeur vocal.

• un processeur vocal logé dans un contour d’oreille ou dans un boîtier de la taille d’un petit baladeur, porté dans une poche ou en ceinture. Il reçoit les informations sonores, les analyse, les code et les envoie à l’antenne. Il fonctionne sur piles ou batteries ;

• une antenne émettrice maintenue en général sur le crâne face au récepteur, grâce à un système aimanté ;

• un récepteur stimulateur placé chirurgicalement sous la peau derrière l’oreille. Il décode les informations transmises par l’antenne et les envoie aux électrodes.

• un filament de 28 mm qui supporte un ensemble d’électrodes, en nombre variable, réunies sur un porte-électrodes (filament de 28 mm) inséré dans la cochlée. Le rôle de ces électrodes est de suppléer les cellules auditives défaillantes. Chaque électrode transmet au nerf auditif une bande de fréquence déterminée.

Quelle différence avec une prothèse auditive conventionnelle?

Une prothèse classique est dite acoustique : elle amplifie les sons que l’oreille peut encore percevoir.
L’implant cochléaire est une prothèse électrique qui reconstitue une audition sur toutes les fréquences, à un niveau équivalent à une surdité moyenne appareillée.

L’implant cochléaire modifie–t-il d’éventuels acouphènes?

En cas d’implantation cochléaire, il est fréquent que le fait d’entendre à nouveau (même pour l’oreille non opérée) fasse diminuer ou disparaître les acouphènes.

Prise en charge Sécurité Sociale.

Le coût des implants est pris en charge par les caisses d’assurance maladie, la mutuelle.  Il appartient à chacun de se renseigner près de sa caisse ou du secrétariat du service implant.

Les indications actuelles sont les surdités bilatérales sévères à profondes, après échec d’un appareil conventionnel, sans limite d’âge.
Dans ces conditions, l’implant cochléaire est pris en charge à deux titres sur la LPPR (liste des produits et prestations remboursables). L’entretien et les réparations sont remboursés sur prescription médicale.
Les parties interne et externe de l’implant ont une durée de garantie limitée (10 ou 5 ans), et leur renouvellement n’est pris en charge qu’à l’issue de cette période de garantie. Les piles, batteries et accessoires font l’objet de forfaits de remboursement.
Il est fortement conseillé d’assurer l’implant, partie externe et éventuellement partie interne.

 

 

Posted in aides techniques.