L’ALDSM étant connue pour son militantisme actif et bienveillant avec bons plans à la clé, nous avons pu profiter d’une belle soirée à Vienne dans le cadre du festival de jazz.
Cet événement met un point d’honneur à être pleinement accessible à toute personne quel que soit son handicap (sensoriel, physique, cognitif…). Au-delà d’avoir une sensibilisation-formation pour adopter les bons comportements face à chaque personne se présentant à elle, l’équipe Handi-accueil, repérable grâce à ses polos roses, est extrêmement sympathique. Nous tenons à les remercier, en particulier les personnes de l’AMAAC, Access’festival (https://accessfestival.mystrikingly.com/#1) qui sont venues régulièrement discuter avec nous.
Comme nous n’étions pas là seulement pour Personne, Paul de son petit nom, nous avons pu apprécier Les Lowland Brothers, Neal Black & Fred Chapelier avec Greg Zlap en invité.
« Mais ? ! », nous direz-vous d’un air étonné, « Comment des personnes malentendantes de degré supérieur peuvent-elles particulièrement profiter de toute cette musique ? »
Et vous aurez bien raison de nous poser cette question. Alors, nous allons vous répondre par un mot : « Subpac ! »
D’où votre seconde question, avec un air encore plus étonné : « Mais qu’est-ce donc ? »
La réponse mérite bien plus d’un mot. Le subpac est une sorte de sac à dos très léger permettant de ressentir la musique à travers son corps. Il est composé d’une partie rigide centrale et de différents éléments plus souples pour s’adapter à chaque personne. Il s’agit d’un système audio tactile : les sons sont transformés en vibrations. Sur le site de subpac (https://subpac.com/what-is-the-subpac/), il est dit ceci : « L’information basse fréquence est envoyée au SUBPAC qui la convertit en basse physique haute fidélité, puissante et nuancée qui agit sur 3 couches d’immersion. Les récepteurs sur la peau enregistrent les vibrations à la surface. Les récepteurs musculaires détectent les changements subtils de force et de pression. Les vibrations passent à travers les os jusqu’à l’oreille interne et sont ressenties comme une audition. »
Les fréquences captées sont répercutées au niveau de la partie rigide du subpac : les fréquences les plus bases se ressentent sur la partie la plus basse et les fréquences les plus hautes, sur la partie la plus haute. La colonne vertébrale permet d’intercepter les vibrations puis de les diffuser à l’ensemble du corps.
Un boîtier permet de régler l’intensité ainsi que la puissance ou le volume des vibrations. D’autres composants peuvent y être reliés par une prise jack. Il est même possible d’y relier un collier bim (boucle à induction magnétique).
Maintenant que vous savez tout sur la partie technique grâce aux quelques lignes précédentes qu’internet aura certainement complétées pour les aficionados, votre troisième question est la suivante : « Et alors, qu’en avez-vous pensé ? »
Nous vous répondrons tout d’abord que la musique peut faire vibrer mentalement et le subpac le fait physiquement ! Redécouvrir les sensations liées à la musique est très agréable voire jubilatoire quand on réentend certains artistes appréciés depuis longtemps.
Cet équipement est parfaitement complémentaire des restes auditifs, permettant d’identifier un peu plus certains instruments en fonction de leurs fréquences par la localisation des vibrations.
Il devient aussi de plus en plus précis : pour en avoir testé il y a deux ans, ce n’était ni aussi net ni aussi perfectionné. L’harmonie entre les instruments est plus « audible » donc plus appréciable.
Le réglage de l’intensité est une très bonne idée pour que les vibrations percutantes ne deviennent pas trop désagréables au bout de plusieurs heures de concert.
Ce fut donc une belle expérience à renouveler. Allez, au prochain festival, on remet ça tous ensemble pour vibrer encore plus ! Il n’y a pas de raison qu’on soit seulement 2 à en profiter et à encourager l’accessibilité novatrice.
Et comme une image vaut mille mots, voici un petit diaporama :