Le passage de Virginie Delalande au « Grand Oral « m’avait profondément émue, bouleversée même. Cette femme sourde, avocate de surcroît, avait en quelques phrases percutantes remué le jury et les téléspectateurs par sa force de vie, son assurance et surtout, sa voix particulière de femme sourde, presque artificielle ou surhumaine, résultat de milliers d’heures de travail et de persévérance.
Lorsque l’on m’a prêté le livre sorti à la suite de ce succès unanime « Abandonner ? Jamais ! », je me suis empressée de le lire.
De belles citations de gens connus illustrent chacun des chapitres qui racontent l’histoire d’une femme exceptionnelle par son parcours. Un exemple de réussite pour le monde des sourds et malentendants et même pour tous. Enfant solaire, adolescente rebelle et têtue, étudiante en droit acharnée, elle est, à son entrée dans la vie active, déjà mère de deux enfants et épouse accomplie. Mais elle est aussi une jeune femme au bord de l’épuisement et du suicide. Il s’ensuit alors une période de déprime où elle va toucher le fond, aussi profond que la réussite fut exemplaire. Un lent et difficile travail sur soi, accompli avec l’aide d’une psychologue très à l’écoute, lui permettra de remonter la pente jusqu’à un éclatant retour à la vie. Virginie a aujourd’hui abandonné son métier d’avocate pour devenir coach et conférencière sensibilisée par le thème du handicap.
Je reste cependant sur ma faim et sort de cette lecture un peu déçue, un brin exaspérée même par le côté « série américaine » qui me dérange. La liberté, oui, mais au travers de la réussite financière. N’y a-t-il pas d’autre chemin ? Virginie est une coach qui aime se valoriser. Peut-être lui manque-t-il un peu d’humilité pour que son livre sonne tout à fait juste… ou alors c’est moi qui suis jalouse, jalouse de cette réussite un peu trop « parfaite »?
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Laurence