« L’impact de la surdité sur les fonctions cognitives » était le sujet d’un webinaire organisé dernièrement par l’association Oreille et Vie.
J’ai eu la chance de pouvoir participer au nom de l’ALDSM et je remercie Nelly Sebti, présidente de cette association, pour la conduite et l »organisation de cet événement auquel participait le docteur Isabelle MOSNIER*, O.R.L. à la Pitié Salpêtrière à Paris, spécialiste de l’implantation et présidente de la Société Française d’Audiologie.
Le lendemain de cet échange très intéressant, je me suis interrogée sur certains points qui m’avaient laissé une certaine amertume. Le propos consiste à vous faire part de mes réflexions, voire de mon petit « coup de gueule », auquel il est fortement conseillé de réagir !
Le docteur Mosnier a commencé par un rappel assez poussé du fonctionnement de l’oreille. Tant et si bien que je me suis mélangé les pinceaux entre le fonctionnement électrique des ions dans la cochlée, les doubles rangées de cellules ciliées et le nerf auditif. C’était un peu technique pour moi et je n’ai pas tout compris.
Mais c’est sans doute un peu normal. Dans la suite de l’exposé, le docteur nous a expliqué qu’une quantité importante d’études démontrait que tous les malentendants et durs d’oreille ont bien plus de chances de finir séniles que les autres. Peut-être le grand retour du mythe du sourdingue comme l’a dit l’un des participants lors des nombreuses questions/réponses qui on fait suite à l’intervention…
Le docteur Mosnier a fortement démenti cela, tout en prenant le temps de détailler les différentes études qui prouvent par A + B que nous finirons tous déments si nous ne passons pas par la case audioprothésiste puis, dans le cas où les choses s’aggravent, celle de l’implant cochléaire.
Car il est aujourd’hui prouvé que les fonctions cognitives s’améliorent fortement après l’implantation. Ce qui revient à dire qu’on devient plus intelligent quand on est implanté. De là à dire qu’on risque de finir débile si on refuse, il n’y a qu’un pas.
Je suis tombée de haut car je ne pensais pas qu’on était à ce point des sujets à risques ! (l’hypertension et le diabète multiplient encore les risques pour ceux concernés par ces pathologies).
Autour de moi, j’avais plutôt le sentiment que les malentendants sont des personnes intelligentes, sensibles, observatrices et bienveillantes, parfois même davantage que les autres…
Il me semblait que pour faire reculer les cas de démence dixit Alzheimer, la médecine avait meilleur compte d’explorer la piste des polluants divers et variés, afin de faire pression sur nos dirigeants pour éradiquer l’usage des pesticides et autres produits phytosanitaires.
Car ceux-ci ont aussi à voir sur les cas de démences. Mais sur ce point, les études ne se bousculent pas…
En réalité, je crains que derrière ces multiples études, toutes basées sur des populations de plus de 60 ans donc forcément en perte d’audition, ne se cachent les lobbies des fabricants d’audioprothèses et d’implants. Leur but est-il de faire de la prévention ou de semer la panique parmi la population âgée comme cela a été fait précédemment avec la pandémie ? On peut s’interroger.
Pour terminer, je ne suis pas certaine que le fait d’avoir moins de relations sociales entraine forcément une diminution des fonctions cognitives. Le tout est de bien les choisir, même s’il y en a peu. Il y eut de grands sages parmi les ermites et les moines et moniales ne finissent pas tous dans des asiles. Il n’est pas non plus démontré que les sourds signants sont moins intelligents que les autres. Leur pugnacité à tous, leur curiosité et leur soif d’apprendre font peut-être qu’ils gardent leur intégrité jusqu’au bout, sans avoir forcément recours à la technologie pour devenir une personne qu’on appelle aujourd’hui «valide » !
Laurence
* voir aussi le replay avec le Dr Mosnier et le témoignage d’un retraité appareillé et heureux