Le secret de nos cœurs silencieux a tout l’air d’un roman de gare mais ne l’est pas vraiment.
L’auteure n’est ni sourde ni malentendante et pourtant, elle connait tout ou presque de nos ressentis. Tout à fait étonnant !
Irène, notre bibliothécaire experte, l’avait classé dès la rentrée comme lecture « coup de cœur ». J’ai voulu tester et je n’ai pas été déçue…
Isabelle Aeschlimann décrit avec beaucoup de justesse les émotions ressenties, les difficultés dans les rapports avec la famille, avec les autres, à l’école puis dans le milieu professionnel.
En voici quelques extraits qui vous donneront peut-être l’envie de l’emprunter à la bibliothèque de l’ALDSM :
À propos de la « suppléance mentale »,
« Son esprit de déduction analysait chaque phrase, détectait les mots dont le sens semblait erroné, suggérait plusieurs autres mots, sélectionnait le plus approprié, rassemblait le tout pour communiquer le phrase définitive à son cerveau. Comme un traducteur. C’était exténuant. »
Concernant la difficulté à communiquer,
« Lorsque son interlocuteur s’agaçait de devoir se répéter, elle ne pouvait s’empêcher de ressentir de la honte. En règle générale, les gens se donnaient de la peine vingt minutes puis ils oubliaient, emportés par la discussion. D’un côté, elle ne pouvait pas leur en vouloir, car cette manière de communiquer était contre nature et enlevait beaucoup de spontanéité. »
« elle qui aurait donner n’importe quoi pour retrouver la spontanéité de l’étincelle avec autrui…elle voyait comment les autres, les entendants agissaient. Ils établissaient des connexions par un simple regard accompagné d’un mot, un murmure, comme des atomes qui se cognent et s’aimantent. Se bousculer, susurrer quelque chose, sourire, faire passer une énergie, créer des liens. »
Sur le burn-out-auditif :
« Complètement surmené, le cerveau se déconnecte. A force de s’infliger une vie d’entendant, de devoir se concentrer à outrance, à force de se mettre la pression pour s’adapter, le corps craque, épuisé. C’est courant. »
Qui n’a pas ressenti cette fatigue, ce manque de spontanéité et cet effet de « burn-out » sans savoir le nommer ?
Ne plus avoir honte, prendre confiance en elle et s’accepter telle qu’elle, telle est la quête de Christa, la jeune femme qui est au cœur de ce roman d’aujourd’hui.
En parallèle à cette histoire, nous découvrons la ville de Berlin, ouverte à la diversité et, peut-être aussi, la possibilité d’entreprises novatrices, plus inclusives et plus humaines.
Ce livre est l’occasion d’ouvrir des pistes pour d’autres articles, d’autres réflexions qui vous inspirent… À vos plumes pour exprimer vos ressentis !