Deux reporters aguerries ont été mandatées pour tester, en avant-première et lors de l’événement en lui -même, l’accessibilité de la Fête des lumières. Voici leur reportage assorti de quelques photos
Conférence de presse par Reporter Rachel
En amont de cet événement incontournable à Lyon, la rédaction de 6 MM était conviée à une conférence de presse comme ce fût le cas lors de la précédente édition. Contrairement à 2023 où l’accessibilité auditive se résumait à la présences d’interprètes LSF, cette année il a été possible de bénéficier de la transcription réalisée par le Messageur ; c’est une amélioration indéniable très appréciable. Avoir une transcription professionnelle, où l’intelligence humaine est à l’œuvre, apporte un réel confort, permettant de suivre les propos et même de faire un compte-rendu sans devoir d’abord consacrer une multitude d’heures à corriger ce que l’intelligence artificielle avait pu transcrire. Durant cette conférence, il a été rappelé que cette fête, qui célébrait ses 25 ans, se devait d’être accessible à toute personne.
Tourbus par Reporter Irène
La veille de l’ouverture de cet événement, la Ville de Lyon a mis en place pour les journalistes, un Tourbus pour découvrir en avant-première cette édition de la Fête des Lumières.
Dès 16h30, me voilà donc à bord du bus, direction le Parc Sergent Blandan pour la Boum des lumières. Nous avons attendu quelques minutes que la nuit tombe puis découvert les premières installations. Cette « mise en bouche » m’a un peu laissée sur ma faim, car mes oreilles ne sont pas très fan de l’ambiance disco et karaoké qui était à l’honneur. En m’éloignant un peu de l’animation musicale, j’ai pu profiter des autres installations lumineuses.
Mais pas très longtemps car il faut reprendre le bus, direction Place Bellecour où nous découvrons une énorme boule à neige « I love Lyon » encerclant la statue de Louis XIV.
Là j’ai pu vraiment m’approcher et apprécier l’œuvre tout en dégustant la petite collation offerte pendant que les journalistes interviewaient le maire de Lyon.
Le parcours nous a ensuite permis de découvrir une sélection d’installations sur la Presqu’Ile. Place des Célestins, Flux met en scène des barres Leds ; mais l’ambiance sonore est trop forte pour moi ! Je profite de cette occasion pour faire remarquer cela aux organisateurs : pour nous, personnes malentendantes, mais également pour d’autres personnes sensibles aux bruits comme les autistes et les petits enfants, les sons trop forts gâchent un peu la fête. Place des Jacobins : magnifique mise en lumière de la fontaine. Bassin de la République : Coral ghosts, la reconstitution d’un récif de corail à l’aide de 300 kg de filets de pêche qui ont été recyclés et mis en lumière. Là encore, j’ai eu suffisamment de temps pour regarder pendant que les journalistes interviewaient les artistes ou les spectateurs dans le cadre de micros tendus.
Nous nous dirigeons ensuite vers la Place des Terreaux pour « le retour du petit géant », un impressionnant mapping projeté sur les façades de l’Hôtel de ville et du Musée des Beaux-Arts. J’ai beaucoup apprécié le spectacle… sans la foule habituelle à cet endroit. Même si les paroles étaient incompréhensibles, le visuel prime dans ce genre de mise en scène.
Pour moi, ce fut le bouquet final. Le Tourbus s’est ensuite dirigé vers les installations du Parc de la Tête d’or. J’ai renoncé à ce moment-là car la fatigue commençait à se faire sentir… et notre envoyée spéciale Rachel était déjà sur place.
Profiter du Parc de la Tête d’Or seule au monde a été un moment très réjouissant : aucune fatigue liée à un brouhaha de la foule et de la concentration à avoir, réellement entendre ce qui se passe au niveau sonore et surtout savourer ce moment de contemplation des œuvres dans ce contexte privilégié.
Le vrai événement sous l’angle de l’accessibilité par Reporter Rachel
Tout d’abord, il est à noter que le site internet permettant de préparer sa visite comporte des vidéos en LSF et sous-titrées.
L’accessibilité universelle, objectif louable s’il en est, implique malgré tout un choix dans les moyens et dispositifs ainsi qu’au niveau des œuvres pouvant être mises en accessibilité.
Lors de cette fête, en plus des dispositifs variés (audiodescription, FALC …),des parcours sont proposés pour les personnes en situation de handicap quel qu’il soit, parcours encadrés par toute une équipe formée à l’accessibilité. Les « ballons bleus » permettant d’identifier les zones accessibles ont fait leur réapparition ; petit bémol, ils se promenaient et seuls des kakemonos étaient fixes. Or, la fête des lumières se déroulant dans le noir, ces grands drapeaux n’étaient pas très visibles.
Plusieurs installations bénéficiaient d’une accessibilité spécifique au handicap auditif : planchers et gilets vibrants pouvaient être testés.
Les illuminations de la basilique de Fourvière étaient gérées par la Région, donc un peu à part au niveau de l’organisation. Toutefois, l’accessibilité était mise en place par une des associations permettant l’accessibilité de la fête des lumières. Un plancher vibrant permettait de ressentir les variations de la musique. L’utilité pour des personnes malentendantes reste faible à moyen mais j’ai pu voir des personnes sourdes vraiment satisfaites, indiquant avoir mieux ressenti le spectacle proposé.
Au niveau de l’œuvre l’Enfant lumière, des gilets vibrants étaient proposés. Pour avoir déjà testé ce moyen sur d’autres festivals, je ne peux que noter qu’ils y gagnent en puissance et en finesse d’événement en événement ! Pour le « folklore », j’ai parfois coupé mes appareils volontairement pour voir l’effet produit avec seulement les gilets vibrants. Ma préférence va au mode son activé couplé avec les gilets vibrants. L’intensité de la musique et ses variations se ressentent de façon décuplée en activant le sens tactile.
Tout au long de ces festivités, j’ai pu côtoyer les personnes « handi-accueil », attentives à mon bien-être pour profiter pleinement de cet événement. Connaissant et appréciant les figures principales depuis quelques années, les discussions étaient forcément sympathiques. Mais j’ai pu remarquer que des personnes tout à fait inconnues étaient également très vigilantes au confort des personnes en situation de handicap (sensoriel, moteur, psychique …) pour pouvoir faire de cette fête un agréable souvenir pour chacune.
Le point d’amélioration de cette édition reste le volume sonore sur une œuvre : Reporter Irène l’avait fait remarquer aux organisateurs du tour bus. En tant que Reporter Rachel, je l’ai fait remonter aux personnes de l’équipe handi-accueil. Le volume était tellement fort que mes appareils auditifs dotés d’un système « anti-bruit fort » coupaient. Des personnes aux oreilles à peu près normales m’ont également dit que c’était très fort. Mais d’autres, dont certaines personnes implantées, ont pu vivre un bon moment face à cette œuvre.
La transcription, non mise en place cette année pour raison budgétaire, sera peut-être à l’ordre du jour d’une des prochaines éditions pour les spectacles où des choses sont dites. Esperanza !